Comme disait si bien Julio : « Vous les femmes, vous le charme … ». Eh bien, il semblerait que le charme féminin ait du mal à trouver sa place dans la sphère du travail. En effet, les inégalités semblent perdurer et la parité homme-femme, grand sujet d’actualité, s’en trouve donc impactée. Tout n’est pas totalement noir, mais tout est bien loin d’être rose.
Quelle est la place de la femme dans le monde du travail d’aujourd’hui ?
On peut dénoter les mesures prises par les politiques mondiales pour encourager et pousser les entreprises à embaucher davantage de femmes ainsi qu’à les promouvoir dans des postes plus hauts placés. Les entreprises suivant le pas auraient tout à gagner. Le FMI, au travers de plusieurs études, pointe justement les bienfaits économiques qu’apportent la parité entre l’homme et la femme. En effet, plus de femmes sont représentantes dans les conseils d’administration et plus elles prennent part aux activités, plus on dénote un bon effet sur l’économie.
Pour appuyer ces dires, une étude du Credit Suisse Research Institute démontre qu’une plus grande représentation des femmes au poste de CEO implique généralement un effet de levier plus prononcé pour les entreprises. Les structures de direction mixte réussissent mieux que les autres. Les femmes dirigeantes sont aussi plus appréciées par leurs collaborateurs. En d’autres mots, la femme est bénéfique à la fois pour l’entreprise, mais aussi pour l’économie du pays.
Cependant, malgré un certain progrès dans cette quête à la parité entre hommes et femmes, il reste encore beaucoup de points à améliorer, surtout en ce qui concerne l’emploi en lui-même ainsi que le revenu. En effet, ce sont les axes qui ont le plus de mal à être amélioré et qui se retrouvent en tête de liste des inégalités entre hommes et femmes. Autrement dit, le manque de représentantes au sein des conseils d’administration et l’inégalité salariale sont encore trop marqués.
Plus de femmes au sommet ?
Pour rappel, la loi Copé-Zimmermann, impose aux entreprises publiques et aux sociétés cotées en bourse l’instauration de quotas destinés à féminiser leur conseil d’administration et de surveillance. Elle avait fixé un quota de 40% de femmes dans les conseils au premier janvier 2017. Le résultat ? Eh bien, il semblerait que ce quota ait été atteint. On a dénoté un quota d’environ 44% de femmes occupant des postes d’administrateurs.
Cependant, en 2022, il serait estimé que seulement 14 femmes occuperaient des postes de président de conseil d’administration ou de directeur général au sein des SBF 120. Il reste donc beaucoup d’efforts à faire. Il est vrai que les femmes sont de plus en plus présentes dans les entreprises, mais les postes de direction sont tout de même souvent confiés à des hommes, ces derniers considérés comme plus aptes à pouvoir occuper de tels postes et gérer de telles responsabilités.
Pour faire face à cela, les secteurs évoluent et de belles initiatives naissent. Par exemple, dans le secteur de l’immobilier, on assiste à la naissance de beaux groupes comme le « Cercle des femmes de l’immobilier ». Ce dernier est très actif et prend également de l’ampleur.
À l’échelle sectorielle, les médias et l’immobilier comptent plus de 20% de femmes à des postes de senior manager. Une belle évolution.
Qu’en est-il de la rémunération ?
Il semblerait que l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes tendent à se réduire d’année en année, mais cet écart reste encore trop prononcé. En effet, cet écart serait estimé à 24% (entre le revenu brut d’un homme et celui d’une femme).
Si l’on s’attarde sur deux mêmes postes, avec les mêmes responsabilités, l’un occupé par un homme et l’autre par une femme, on observe un écart d’environ 9%. Quelle est donc la principale cause de cette inégalité salariale ? Eh bien, la principale cause, selon une étude de l’INSEE, est la maternité. En effet, les femmes sont sujettes à une diminution de salaire lorsqu’elles ont leur premier enfant, tandis que les hommes ne le sont pas. De plus, cette tendance s’accentue au fil du temps, ce qui creuse davantage l’écart salarial.
La femme comptable s’en sort-elle mieux ?
Du côté de l’emploi
La féminisation du secteur comptable évolue de manière positive. En effet, 66% de femmes sont salariés comptables et 26,47% d’experts-comptables femmes sont inscrites à l’Ordre des Experts-Comptables.
Néanmoins, sur environ 20 000 experts-comptables, seulement 5 202 sont des femmes. La femme arrive à mieux s’imposer dans ce secteur, mais elle y reste encore beaucoup trop absente.
Du côté du salaire
Le secteur n’échappe pas à la même tendance que les autres. Ici encore nous y trouvons des inégalités salariales. On observe un écart d’environ 28,6% entre ce que perçoivent comme salaire les hommes et ce que perçoivent comme salaire les femmes rien qu’en expertise-comptable.
Du côté de la gestion, l’écart est d’environ 10% (soit environ une différence nette de 3 000€ à l’année).
Enfin, nous observons un écart d’environ 36,1% de différence salariale dans les activités couplant l’expertise comptable et le commissariat aux comptes.
La femme dans la finance
Du côté de l’emploi
Le secteur de la finance est un secteur qui a plus de mal à se féminiser par rapport au secteur de la comptabilité. En effet, le secteur financier reste majoritairement masculin. Il est plus difficile pour la femme de pouvoir s’imposer dans ce secteur que dans celui de la comptabilité. Plus encore, une femme a beaucoup de mal à accéder à de plus hauts postes que les hommes, même en étant plus diplômées que ces derniers. Nous pouvons comptabiliser un taux d’environ 20% de femmes qui siègent aux comités exécutifs en France.
Du côté du salaire
Une femme qui travaille en banque se voit gagner environ 37% de moins qu’un homme occupant le même poste. En ce qui concerne le secteur des assurances, on comptabilise un écart d’environ 30%.
En résumé
La place de la femme dans le monde du travail s’agrandit de plus en plus au fil des années. De belles améliorations se ressentent, mais d’importantes inégalités perdurent. Ces inégalités provoquent un manque de productivité pour les entreprises et l’économie. De plus, elles sont un frein à l’autonomie économique des femmes et les empêchent de gravir les échelons. Faisons donc participer les femmes dans ce monde et accordons leur l’opportunité d’occuper des postes à haute responsabilité. Elles en sont tout à fait capables.